C’est quoi la transformation numérique? 10 experts répondent

Claude Malaison – 4 juin 2020

Dans un précédent billet, j’ai parlé de l’opportunité qui s’offrait aux entreprises, en ces temps de déconfinement, de finalement réussir leur transformation numérique. Le passage incontournable à une nouvelle économie.

C’est bien beau de parler de transformation numérique mais au fait, c’est quoi au juste pour la société et surtout pour les entreprises? Pour mieux intégrer cette transformation, il faut comprendre ce qu’elle est, pas vrai ?

J’avais conclu mon précédent billet en promettant une définition de la transformation numérique, surtout pour les entreprises.

La transformation numérique selon dix experts internationaux

Chose promise, chose due. J’ai donc posé la question à plus d’une dizaine d’hommes et quatre femmes. Malheureusement trois des quatre dames en question ont soit décliné ou n’ont pas répondu à ma question.

Pour faire un chiffre rond à dix, j’ai joint ma propre définition ce qui fait trois experts des USA, une experte de Toronto, un autre du Nouveau-Brunswick. Et cinq francophones du Québec et de France.

Et à tout seigneur, tout honneur, je débute avec un des plus grands experts internationaux en la matière.

(Cliquez sur les noms pour avoir accès à leurs impressionnants profils sur LinkedIn.)

Dion Hinchcliffe

Here’s my definition: « Digital transformation is more than digitization and automation of your existing business  » .

That activity has been going on for more than 40 years. And while useful, is an activity that doesn’t prepare organizations for the very different operating environments and success conditions of the future.

In contrast, digital transformation is a fundamental rethinking of the business itself, its products and services, what market it addresses, and especially what its future business models will be.

A successful digital transformation rethinks and re-imagines the business using the digital art-of-the-possible, as well as what will be possible in the future.

It doesn’t have to be a complete disruption of the existing business. But it should feel like it at the time.

Jeremiah Owyang

If you’ve read the myriad definitions of digital transformation and thought they sounded a decade old, you’re right. Many of the definitions, while certainly appropriate at the time, were focused on digitization over transformation (aka turning paper into PDFs). As a result, the definitions have become either too narrowly scoped or rich with meaningless buzzwords. 

Here’s a new working definition (read: it will keep evolving!) that speaks to the modern-day innovator’s charter: 

Digital Transformation:
A technological, cultural, and operational shift in which organizations leverage data to deliver customer value, innovate with agility, and sustain vitality.

Shel Holtz

Digital transformation is primarily a culture change. (I define corporate culture as « the way things are done around here. »). Digital transformation means changing the way decisions are made so they’re based on data rather than intuition, company politics, or personal preference.

When data drive decisions, these decisions can be made quickly at lower levels. Dramatically reducing the need to move the proposal up the hierarchy for approval after approval.

Like any major organizational change, this requires the right tools and adequate training about how to use them (both tactically and strategically). But while tools are important, digital transformation is primarily about people.

Harold Jarche

The foundation of digital transformation is making our human networks smarter, more resilient, and able to make faster and better decisions. This requires a more democratic organization — loose hierarchies and strong networks. Less control, and more democracy, is required in order to foster the trusted relationships necessary for knowledge workers to both cooperate and collaborate. Collaboration is working together for a common objective, while cooperation is openly sharing, without any quid pro quo. Collaboration is required to accomplish a task, but cooperation is how we contribute to our knowledge networks from which we can draw inspiration. Both are necessary. In addition, each person requires the discipline of seeking out knowledge, making sense of it on an ongoing basis, and sharing with others at the appropriate times.

What ties cooperation and collaboration together is the engaged individual with the freedom to act. Organizations can ignore this, and impose a structure that inhibits seeking, sense-making, and sharing. If so, collaboration and collaboration will not be effective. The knowledge network will lack sufficient diversity to provide insights for innovation or creativity. Digital transformation is a hollow shell without a democratic foundation.

Maggie Fox

One of the most challenging things about digital transformation – ANY kind of transformation – is that it typically involves radical change, which is very, very hard. « Culture eats strategy » is a common saying for good reason. If you think « digital transformation » as simply the implementation of new tools and systems, without considering the cultural and behavioural change required – You. Will. Fail.  

As a consultant, I had been helping organizations radically re-imagine the way they market and communicate since 2006. In 2013 I went « inside » and was appointed to run digital marketing globally for software giant SAP. The Board asked us to transform the pre-sale customer digital experience. The challenge? We only controlled about 30% of the people and budgets.

We had to convince stakeholders right across an 80,000 person global business to do things differently – the way we wanted them to. Amazingly, we completely replatformed, went mobile-first, redesigned the user experience and reduced complexity by over 80% – all in 30 months. The « One Digital Experience » (1DX) project was successful not only because we selected the best tools and partners, but because we very deliberately took the time to bring people with us. To change the culture around how we worked together (« assume the best intentions » became a mantra)é. And to over-communicate and create transparency around our commitments and our accomplishments.  

Digital transformation is as much – if not more – about people as it is about technology. Forget that at your peril!

Jon Husband

Il est important de reconnaître que nous, les humains, avons déjà été « transformés » numériquement. Pratiquement tout le monde utilise des smartphones toute la journée et utilise des ordinateurs d’un type ou d’un autre au travail. (Même si l’ordinateur n’est qu’une caisse enregistreuse ou un lecteur de cartes).

La transformation numérique affine et/ou redéfinit et intègre généralement les capacités des technologies de l’information dans la capacité et les processus opérationnels des organisations.

Au niveau sociétal, la transformation numérique implique des améliorations constructives/utiles pour augmenter ou redéfinir la plupart des activités humaines régulières, telles que voter, recevoir des services gouvernementaux, l’éducation, les soins de santé, etc.

Au niveau organisationnel – la transformation numérique d’une organisation signifie la conception et l’intégration de capacités numériques dans les processus, produits et services organisationnels qui, à leur tour, améliorent le soutien et les services disponibles pour les personnes, les communautés et les marchés en réseau.

Claude Malaison

La transformation numérique en entreprise se définit, pour moi, comme suit. la conception et la mise en place dans l’entreprise d’un nouvel écosystème en constante évolution. Qui englobe toutes les sphères d’activité en aplatissant les lignes hiérarchiques.

Il se sert des nouvelles technologies et des réseaux internes et externes pour revitaliser les contenus. Mais aussi les espaces de collaboration, les bases de données, les processus et les systèmes. Et permettre aux gestionnaires et aux employés d’accéder au bagage complet d’information et d’outils dont ils ont besoin pour réinventer leur travail.

Laurent Simon

Le véritable enjeu de la transformation numérique, ce sont les logiques d’usages et les processus. Bien sûr, il faut faire sa vigie. Mais il faut surtout requestionner constamment ce que les technologies apportent à nos employés. Comment elles contribuent à la performance de notre chaîne de valeur et comment elles servent au final nos clients.

Dans ce sens, la transformation numérique doit être vue comme un acte d’agilité collective. Tirée par des expérimentations continues inspirées par l’innovation collaborative centrée sur les usagers. 

Frédéric Cavazza

La transformation digitale désigne les changements associés à l’utilisation systématique du numérique dans tous les aspects de notre quotidien. Cela concerne les utilisateurs, consommateurs, citoyen. Mais également les entreprises et organisations qui doivent intégrer les outils et supports numériques pour faire face à un marché en perpétuelle évolution.

Dans l’absolu, la transformation digitale a commencé il y a 40 ans avec l’arrivée des premiers ordinateurs personnels. Mais avec l’avènement des smartphones nous parlons d’un phénomène plus global et surtout plus profond. Ce qui devait être numérisé ou désintermédié l’a déjà été.

Je préfère ainsi utiliser le terme « accélération numérique ». Cela convient mieux à la situation que nous vivons aujourd’hui. Un changement de paradigme où les marchés existants sont reconfigurés par les agrégateurs et plateformes numériques (GAFA, Uber, Deliveroo, WeChat…). Elles fluidifient les échanges, et où les acteurs traditionnels sont bousculés par de nouveaux entrants qui proposent des offres alternatives à plus forte valeur ajoutée. Qui sont exclusives au numérique (paiement à l’utilisation, facturation à l’abonnement…).

Bertrand Duperrin

De mon point de vue la transformation digitale c’est, pour faire simple, d’aller plus vite et à plus grande échelle. Ce qui a toujours été ce qu’on demandait à la technologie par ailleurs. Après, quand on peut opérer plus vite et à plus grande échelle cela ouvre pleins de portes. Un nouveau champ des possibles qui peut aller de la transformation du business model à un repositionnement sur de nouveaux secteurs d’activité.

Mais vouloir aller plus vite, à plus grande échelle n’a rien de nouveau, c’est même la nature même de l’Homme. On a toujours voulu aller plus vite d’un point à un autre. Les commerçants ont toujours voulu attirer plus de clients et agrandir leur zone de chalandise.

Cette volonté d’aller plus vite et d’agir à plus grande échelle, les individus l’ont concrétisée grâce aux outils digitaux. L’exemple le plus banal mais le plus parlant étant celui des réseaux sociaux. Très rapidement cela a créé un déséquilibre entre des individus, des clients, un marché voire une société civile qui avançait à grande vitesse et en réseau. Et des entreprises restées dans d’anciens modèles avec d' »anciennes » technologies qui n’allaient pas aussi vite.

C’est pour combler cet écart de vitesse que les entreprise se sont ruées sur le sujet. Mais elles l’ont fait en commettant une erreur magistrale qui explique pourquoi on considère aujourd’hui que la transformation digitale n’a pas (encore ?) été menée à son terme.

Alors la transformation digitale c’est une volonté d’aller plus vite. En ayant un impact à plus grande échelle ensemble, qui nécessite un changement de modèle pour se passer. La technologie n’est qu’un moyen d’y parvenir mais on l’a rendue trop centrale dans le processus. Ce qui a fait oublier aux entreprises l’idée de changement de modèle.

En conclusion

Je tiens à remercier les dix expert.e.s internationaux qui ont bien voulu participer à cet exercice collaboratif. Et mentionner qu’outre le blogue d’ExoB2B, certains experts feront l’objet de capsules vidéo sous forme d’entrevues avec Alain Thériault. C’est donc à suivre et si vous avez l’envie de participer et de nous faire part de votre propre définition, commentez sur nos différents réseaux sociaux.

Archives du blogue

Des articles qui pourraient vous intéresser ?

Internet et IA

Internet et l’IA : similitudes à 22 ans d’écart!

Il y a 22 ans, je rédigeais le premier article d'Exo (le "B2B" a été ajouté l'année suivante) intitulé «… Read More...

La vente sociale : une compétence essentielle en B2B

Le paysage du marketing B2B évolue rapidement. Le plus grand ajustement provoqué est probablement dans l'approche de vente. Dans un… Read More...

Subventions gouvernementales : lesquelles sont faites pour vous?

En cette période d’incertitude économique, vous hésitez à investir en formation de vos employés, dans votre commercialisation ou encore dans… Read More...