Le monde de la littérature foisonne d’écrivains célèbres qui ont fait les beaux jours du classicisme, romantisme et autres courants littéraires. Certains ont été lus, étudiés, analysés, puis relus et analysés de nouveau… enfin vous comprenez l’idée. À l’air du Web, vous êtes-vous déjà demandé si ces intouchables auraient fait de bon rédacteur Web? Je me suis amusée à faire l’exercice avec deux d’entre eux, d’abord pour vous divertir un peu en ce vendredi, mais surtout pour partager avec vous quelques trucs et astuces du métier. Je vous pose donc la question. À votre avis, messieurs Poe et Proust auraient-ils fait de bons rédacteurs Web?
À la recherche du temps perdu,un exemple à ne pas suivre
Des phrases interminables, des digressions abondantes, une histoire qui n’en finit plus; voilà autant d’erreurs à ne pas faire quand on rédige pour le Web. « Sacrilège! », direz-vous? N’ayez crainte, je ne remets aucunement en question le talent littéraire de Marcel Proust. À la recherche du temps perdu démontre bien son imagination fertile et sa maîtrise parfaite de la syntaxe. Mais puisqu’il est question ici de rédaction Web, le constat est tout autre. Si le style d’écriture de Proust se résumait à cette œuvre, nous pourrions affirmer sans le moindre doute qu’il aurait fait un bien piètre rédacteur Web.
Marcel Proust, un expert en référencement
Fidèle à lui-même, dans la traduction française qu’il réalise de La Bible d’Amiens, de John Ruskin, Proust insère une « préface du traducteur » de… 95 pages! De plus, cette préface est ponctuée de plusieurs notes de bas de page qui renvoient à des auteurs, à des livres, à des lieux, etc. Et Proust en remet même dans le texte de Ruskin auquel il accroche autant de notes du traducteur que le Rockefeller Center peut mettre de lumières dans son sapin de Noël.
Cependant, quoique très nombreuses, les notes démontrent tout de même la vaste culture du célèbre écrivain, un atout incontestable pour un bon rédacteur Web. Si Proust avait écrit pour le Web, et que ces références eût été des hyperliens, tout porte à croire que l’auteur aurait régné en maître dans l’univers du SEO ou, plus précisément, du référencement naturel.
Edgar Allan Poe, bref mais intense
Spécialiste des histoires courtes et percutantes, Poe a décrit sa théorie de l’effet dans Philosophy of Composition, un texte étrangement d’actualité. Et bien qu’il n’y soit pas question d’écrire pour le Web – bien évidemment, puisque qu’il date de 1846! – on peut mettre en pratique plusieurs des réflexions amenées par maître Edgar . S’il rédige des histoires brèves, c’est pour mieux créer un effet chez le lecteur. Le texte doit être assez court pour être lu d’une traite. Il n’y a pas plus gros défi sur le Web compte tenu du temps moyen passé par un visiteur sur une page. Si l’on en croit les statistiques, vous ne me lisez probablement déjà plus. Ouf! Poe avance aussi qu’aucune des étapes de la rédaction ne peut être le fruit du hasard ou de l’intuition. Il en est de même pour les textes Web. L’auteur compare même le processus aux mathématiques. Étrange si l’on pense aux logarithmes complexes qui sont à la base du principe de SEO.
L’Internet, refuge idéal de l’underground
À l’image de l’auteur, ses contes sont étranges et obscurs. Mais c’est bien connu, les gens aiment ce qui dérange et ce qui sort de l’ordinaire. Edgar Allan Poe écrivait d’abord pour les autres, pour être lu, pour plaire. Un autre précepte fondamental pour celui qui veut avoir du succès comme rédacteur Web. Morale? Gardez vos introspections pour votre journal intime ou faites-en des histoires d’horreur… courtes, de préférence. Edgar Poe comme blogueur aurait fait un malheur! L’auteur prolifique à l’aspect un peu douteux rallierait sans problème des milliers d’amis Facebook et autant de « suiveux ». Et vous? Auriez-vous embauché Poe comme rédacteur? Auriez-vous montré la porte à Proust? Peut-être que d’autres noms d’écrivains célèbres vous viennent en tête? Faites-nous en part!
Message
Moi je vois très bien Beaudelaire comme rédacweb. Une maitrîse du style incomparable mais tellement scandaleux ! Même le « Ghost Writer » en serait resté baba. D’ailleurs, quoi de mieux que l’alcool, la drogue, le sexe et le jeu pour attirer les âmes bien pensante ? Beaudelaire aurait été jugé plus « cool » qu’offusquant de nos jours. Et si, de nos jours, un Dan Brown réussi a faire condamner son livre par l’église, je me demande bien ce qu’un Beaudelaire aurait réussi avec un outil comme la toile ! 😉
D’ailleurs, il me semble bien que Beaudelaire a été l’un des traducteurs de Poe. Cependant, je me demande si Beaudelaire aurait réussi à garder un emploi de nos jours… 😉 Bonne journée, Natacha! Merci d’avoir commenté.
Mélanie.
Bonsoir,
J’ai un blog dans lequel je parle souvent de Poe et de son actu (très dense en ce moment). J’aimerais savoir si je peux reprendre la partie de votre article qui parle de lui (en précisant bien sûr que vous en êtes l’auteur et en faisant un lien par ici 😉 ) dans un futur article.
Bonjour! J’ai jeté un coup d’œil à votre blogue et il me fera plaisir d’y voir une partie de mon article. N’oubliez pas de m’informer de sa publication, ce sera un plaisir de vous lire. Bonne journée!
Mélanie
OK, merci bien 😉
Voilà, l’article sortira le 12 décembre, à 19h 😉
Merci encore 🙂
Bonsoir !
Et voilà : http://minutemad.blogspot.com/2011/12/poe-redacteur-web.html