Pourquoi ? C’est simple… Parce que les deux actions, semblables, vont à l’encontre de la philosophie qui est à la base du Web social soit celle du PARTAGE et de la CONVERSATION. On parle beaucoup, ces temps-ci de l’économie du partage qui est un rejeton du Web social dit auparavant 2.0 mais au contraire de cette nouvelle économie, auparavant le partage ne se faisait pas au niveau des actions mais au niveau des idées.
Les blogues, une expérience relationelle
Les blogues, les médias et réseaux sociaux sont nés de ce besoin d’exprimer et de partager des opinions et des idées et pour les entreprises en B2B de fournir à leurs clients, partenaires une expérience relationnelle qui cimente la confiance. Dans le cas des blogues, qui sont toujours au centre des stratégies de contenus des entreprises, cette philosophie impliquait qu’il ne fallait pas seulement publier SON texte mais aussi aller voir ceux des autres et de les commenter et ce, pour avoir la réciproque sur le sien. Une communauté qui converse et qui partage. C’est ce que j’enseigne à l’UdM mais aussi dans nos formations. Le mot le dit d’ailleurs…
Le pouce levé
Sont arrivés Facebook, Twitter, LinkedIn et les autres qui ont agi comme de formidables moyens de partager et de commenter à la puissance 10 ce que nous écrivions sur les blogues. Commentaires et partage étaient toujours de mise. Mais subtilement, ils ont changé et sont devenus de formidables haut-parleurs… Et Facebook a introduit le «like», suivi plus tard par les autres plates-formes dont LinkedIn et Twitter. On parle ou on crie et tout ce qu’on obtient c’est un pouce levé comme éteignoir.
Ce qui a tout changé… Nous sommes passés d’une société que nous voulions plus inclusive et faite de nombreuses communautés de partage (incluant celles des entreprises) avec le blogue comme ancrage à une société où les communautés ont éclaté au profit de l’individu et des entreprises qui comptabilisent les «like» comme mesure de succès. Mais que valent 200 likes? Réponse : zéro engagement. C’est trop facile de peser sur un bouton et de s’en tirer ainsi, de penser qu’on partage. On partage quoi au juste ? Le fait qu’on aime ? Oui et après ? Si on aime, ça vaut la peine d’être partagé non ? Et si on aime sur Twitter, ça vaut la peine de retweeter non ? Et je ne parle même pas des «like» forcés pour participer à un concours… Que valent-ils ? C’est de l’engagement ça ?
Couper court à la conversation
Cliquer sur ces boutons, c’est couper court à la conversation, c’est briser la chaîne du partage. Cela fait 11 ans que je blogue pour moi et pour des entreprises et je considère que c’est toujours la bonne façon de faire valoir ses idées ou la philosophie de notre client et de les partager et de respecter les autres en écoutant ce qu’ils ont à dire et si ça nous parle, de commenter et de le partager avec les autres; ça c’est de l’engagement. C’est moins facile, moins centré sur l’égo mais pour moi c’est plus authentique…
Cliquer sur les boutons «like» c’est aussi éviter toute forme de controverse ou de débat, éviter la polémique ou le choc des idées, ce qui dans certains cas et pour les entreprises peut être salvateur, nous en convenons. Mais c’est aussi s’en aller vers une société toute lisse, je dirais même policée et qui permet aux algorithmes de mieux nous tirer le portrait pour consommation future… Bien aussi pour le commerce et le marketing en B2C et B2B mais tout a un prix. Nous avons publié un eBook sur la crise des contenus et le désengagement. Lisez bien…
Oh! En passant, vous avez remarqué sur les blogues ??? Il y a de ces boutons qui servent à partager les billets. Un seul ne le fait pas et c’est… Oui, Facebook ! On nous demande d’aimer sans partage, Belle image !!! Comme je l’ai déjà écrit, c’est plus facile de cliquer j’aime que d’aller faire un commentaire en bas. Ou quand l’article est republié sur Facebook par le biais d’ interventions automatisées, d’y faire là aussi un commentaire ou même un partage…
Des alternatives au « Like »
C’est pour ces raisons que ce billet de Elan Morgan, dite Schmutzie, m’a tant «parlé» et qu’il m’a fait prendre conscience de la futilité du «like». Donc, depuis quelques jours déjà, je n’utilise plus ces boutons. Plus de « like» mais beaucoup de partages, de RT, de commentaires…
Et sur Facebook, je commente, je partage et j’utilise de plus en plus le message direct, même s’il n’est pas public. Du moins, il permet de converser en temps réel et surtout d’apprécier d’une façon beaucoup plus conviviale avec le magasin d’auto-collants humoristiques (ci-haut).
Et sur Twitter, j’évite en autant que faire se peut le petit coeur, même si celui-ci permet de créer une catégorie à part, les favoris, qui peut être ensuite consultée aussi bien sur Twitter que dans un agrégateur comme TweetDeck. D’ailleurs, qui va consulter cet onglet chez un de ses abonnés ? À tout prendre j’ai me mieux me faire «lister». Pas davantage interactif mais beaucoup plus révélateur et pratique.
Et j’aimerais que nos blogues puissent avoir la possibilité d’offrir un tel magasin dans la mesure où quelqu’un vient commenter notre dernier billet. Ce serait un peu comme à la petite école que plusieurs d’entre vous n’ont pas connue… La maîtresse d’école (i.e. l’enseignante) nous mettait des anges et des étoiles quand on avait bien écrit dans nos cahiers, clairement, sans fautes et avec une belle écriture sans gribouillages…