C’est un sujet sur lequel nous voulions écrire depuis maintenant quelques années. Une mauvaise note devrait être accordée aux deux quotidiens distribués dans le métro de Montréal, ainsi qu’à ceux qui se font complices de la destruction de l’environnement.
Pour ceux d’entre nous qui utilisent le transport en commun de Montréal, nous voyons tous les jours des hommes et des femmes vêtus d’une brillante veste orange distribuant ces quotidiens gratuits dans chaque station de métro (et station ferroviaire). Vous voyons aussi ces journaux inutiles partout ailleurs: sur les bancs des voitures et des stations du métro, les terrains mêmes et les environs du métro, ils sont partout, polluant et envahissant notre environnement comme certaines espèces d’insectes venus d’ailleurs.
Quelques stats:
- Selon les données NADbank, sur une période de 5 jours, 1 219 300 copies de ces deux quotidiens sont lues à Montréal.
- Selon greenanswers.com, un arbre fournit le papier pour imprimer 3 fois le quotidien Sunday Times.
- Le tirage du Sunday Times est environ 5 fois plus élevé que celui de ces quotidiens gratuits distribués dans le métro de Montréal.
Donc, un arbre fournit le papier pour imprimer 15 de ces quotidiens dans le métro…
- Donc… 1 219 300 copies tous les 5 jours
- Un (1) arbre permet d’imprimer 15 copies
- Une (1) année compte 52 semaines
- Un acre de forêt compte en moyenne 1 210 arbres (un nombre réaliste)
Cela fait 4 226 906 arbres! L’équivalent de 3 493 hectares de forêt disparaît donc chaque année! (Et on ne compte pas de ces quotidiens imprimés qui ne sont jamais distribués.)
Mais il n’y a pas que les arbres. Si seulement c’était si simple. La machinerie qui abat ces arbres consomme des combustibles fossiles, et cela prend beaucoup de combustibles pour abattre 3 493 acres de forêt chaque année! De plus, si on rajoute à cela l’énergie et l’eau engagées dans les opérations et le fait que les arbres abattus sont retirés du cycle naturel d’élimination du CO2, tout bien calculé, les effets sur l’environnement deviennent vraiment ahurissants.
Pour une société comme la STM qui nous rappelle, à grand coup d’affiches murales, que le métro fonctionne à l’électricité depuis 1967, qui prétend que la STM «pense vert» et qu’elle «se soucie de notre futur» alors qu’en coulisse, elle soutient la destruction de tant d’acres de forêt chaque année, et bien pour ma part, cela ressemble beaucoup à du greenwashing…
Le greenwashing, c’est ce que des entreprises font lorsqu’elles prétendent sournoisement que leurs produits et politiques respectent l’environnement. Le terme est généralement utilisé lorsqu’on consacre plus d’argent ou de temps à des publicités pour paraître vert (on est vert que lorsqu’on agit en respectant l’environnement) plutôt qu’aux ressources créatrices de pratiques vraiment respectueuses de l’environnement.
Et ne vous méprenez pas, même si le papier est recyclé, il a encore besoin d’être traité, transporté, imprimé et re-recyclé, et tout cela consomme quantité d’énergie!
Ainsi, chère population de l’Île de Montréal, la prochaine fois qu’on vous offrira l’un de ces quotidiens, pensez à ce petit mémo, et dites non.
- Pour chaque tranche de 15 personnes qui disent non, un (1) arbre est sauvé.
- Toutes les 3 semaines durant lesquelles vous aurez dit non, vous aurez personnellement sauvé un (1) arbre!
- En une année, vous aurez sauvé 17 arbres.
- Et pour chaque tranche de 75 personnes qui disent non, un (1) acre de forêt aura été sauvé.
Voilà comment nous pouvons tous faire une grande différence! Non pas avec des gestes grandioses, mais avec quelques petits gestes individuels. Et avec tous ces petits gestes posés par une population entière, cela finit par devenir quelque chose de grandiose!
Être une véritable entreprise verte, ou le devenir est difficile, exige beaucoup de travail, d’efforts et un engagement sans failles. Les mots ne suffisent pas, chère STM, ce sont les gestes qui comptent…