Le Content Marketing Institute, la bible USAienne sur le marketing de contenu a publié récemment une nouvelle étude qui porte, entre autres, sur l’avenir même du marketing de contenu dans les entreprises et sur celui de ceux et celles qui le pratiquent.
Je passe rapidement sur le volet salarial. Outre fait que Les spécialistes du marketing de contenu gagnent en moyenne 112 000 dollars par an aux États-Unis et que près de la moitié des personnes interrogées (47 %) déclarent être rémunérées de manière équitable (ce qui n’est pas la norme ici au Québec, détrompez-moi). Ce qui m’intéresse dans cette nouvelle étude, c’est l’impact de l’IA sur les experts en contenus et sur leurs contenus eux-mêmes.
Une utilisation grandissante
Toujours selon l’étude de CMI, nombreux sont ceux qui utilisent l’IA générative dans leurs rôles en matière de contenu. Les spécialistes du marketing de contenu aiment explorer et tester de nouvelles choses, y compris les technologies d’IA. Trois personnes interrogées sur quatre (!!!) utilisent des outils d’IA générative tels que ChatGPT ou Grammarly dans le cadre de leur travail.
En passant, OpenAI ne veut pas seulement que ChatGPT soit la plateforme sur laquelle tout le monde construit une entreprise B2B. Elle veut être une entreprise B2B, étant donné l’introduction la semaine dernière de ChatGPT Enterprise.
Sans surprise, l’annonce indique qu’il offre « une sécurité et une confidentialité de niveau entreprise et la version la plus puissante de ChatGPT à ce jour ».
S’agit-il d’une bonne, d’une mauvaise ou d’une affreuse nouvelle?
Bref, pour en revenir à nos moutons numériques, il n’est pas étonnant de constater que plus d’un tiers (36 %) utilisent l’IA pour générer du contenu. Près de la moitié d’entre eux (47 %) utilisent des plateformes d’IA générative pour réfléchir à de nouveaux sujets, et 46 % les utilisent pour rechercher des éléments tels que des titres et des mots-clés. Vingt-neuf pour cent déclarent utiliser des outils d’IA pour la relecture. Vous connaissez certainement le principe de Pareto (80/20).
Encore une fois, le principe s’applique pour l’adoption et l’utilisation de l’IA. Dans le graphique du CMI ci-dessus, la proportion est de 75/25. Je vous prédis que d’ici la fin de 2014, cette proportion atteindra le 80/20. Mais l’adoption ne se fera pas sans peurs et tiraillements. J’ajouterais avec certaines craintes. Il y un grand MAIS dans la pièce :
Mais ils craignent que l’IA ne nuise à leur carrière
Si beaucoup utilisent des outils tels que ChatGPT et Bing Chat, les spécialistes du marketing de contenu n’en sont pas forcément ravis.
Comme le dit l’un des répondants : « Je suis très inquiet. Je pense que notre travail est déjà sous-évalué, et l’IA ne fera probablement qu’empirer les choses. » Oups, sous-évalué à 112 000$?
Plus de la moitié des rédacteurs et des éditeurs affirment que les percées de l’IA générative banaliseront leurs compétences en matière d’écriture et feront en sorte qu’ils seront moins respectés au travail. Et 46% craignent que l’IA générative ne fasse baisser leur rémunération. Quarante-cinq pour cent craignent la perte de postes dans le domaine du marketing de contenu. Moins d’humains, plus d’IA. Il y aura forcément un impact sur les contenus eux-mêmes…
Et voilà…
Les spécialistes du marketing renforcent leurs compétences dans les domaines soustraits à l’IA.
Ce qui fait que l’intérêt pour les compétences rédactionnelles diminue… Des contenus de moindre qualité?
Sans surprise, la compétence n°1 que les spécialistes du marketing de contenu déclarent vouloir acquérir est d’apprendre à travailler avec les nouvelles technologies (48 %) – soit une hausse de deux points par rapport aux perspectives pour 2023. L’amélioration des compétences en matière d’analyse et de science des données (42 %) et des compétences en leadership (42 %) ne sont pas loin derrière.
En revanche, les spécialistes du marketing de contenu se concentrent moins sur le développement de compétences créatives telles que la rédaction, l’édition, la vidéo et l’audio. Il y a un an, 40 % des personnes interrogées se disaient intéressées par le perfectionnement de leurs compétences en matière de rédaction et d’édition. Cette année, ce chiffre est tombé à près de la moitié, soit 22 %!
C’est inquiétant pour une profession qui s’appuie sur des rédacteurs et des éditeurs talentueux et créatifs pour susciter l’intérêt du public et établir une relation de confiance avec lui. À l’heure actuelle, les forces du marché semblent pousser les spécialistes du marketing de contenu à consacrer leur temps de développement personnel à d’autres compétences.
En conclusion
Je me reporte au billet signé Lynda St-Arneault sur le blogue d’ExoB2B. Dans celui-ci, elle écrit : «En fin de compte, l’avenir du marketing de contenu sera sans doute une combinaison de création humaine et d’automatisation basée sur l’intelligence artificielle. »
Les spécialistes du marketing et les marques qui peuvent trouver le bon équilibre entre les deux seront probablement celles qui réussiront à perdurer et se démarquer dans un marché de plus en plus encombré.
Elle poursuit :«Les (r)évolutions de ChatGPT sont rapides et je prévois que d’ici trois ans, il y aura des experts qui sauront utiliser ces modèles de langage pour les amener à un niveau d’autonomie sans précédent.» Les chiffres ci-dessus semblent lui donner raison.
Si vous désirez discuter avec nous ou vous avez des commentaires, des questions à ce sujet, ça nous fera plaisir d’échanger avec vous. Nous continuons l’exploration et l’utilisation de l’IA dans le développement de contenu (pour tout le marketing) pour nous et nos clients.