J’ai tenté d’imaginer – qui ne l’a pas fait? – comment on pourrait expliquer les réseaux sociaux à nos ancêtres, si l’un d’eux revenait miraculeusement à la vie. Une explication logique et rationnelle, au possible. Le verdict : magasin général et parvis d’église sont les ancêtres des médias sociaux.
Imaginez que vous deviez faire comprendre à vos aïeux, pour qui le téléphone était LA grande invention du siècle, qu’il est maintenant possible de côtoyer des habitants du monde entier. Qu’il est possible d’être ami avec des personnes que vous n’avez jamais vues en chair et en os. Que vous pouvez suivre des gens sans être derrière eux. Que vous pouvez vous abonner non pas à une gazette mais à quelqu’un.
Le magasin général, ancêtre principal des réseaux sociaux
« Mémère, Pépère, les médias sociaux, c’est pas compliqué, c’est comme un gros magasin général », dis-je à haute voix à mes aïeux hypothétiques.
Au début du siècle, plusieurs raisons poussaient les gens à fréquenter le magasin général, surtout dans les villages, parce qu’il représentait le centre d’échange et le centre social par excellence de la communauté. « D’ailleurs, Mémé, on utilise le mot « communauté » à profusion dans les réseaux sociaux! »
Au nombre de 2943 en 1941 (au Québec seulement), les magasins généraux avaient de nombreuses fonctions communes avec les différents réseaux d’aujourd’hui. Des gens venaient y vendre des marchandises, d’autres pour en acheter. Certains s’y rendaient pour raconter des histoires, d’autres allaient « aux nouvelles ». Ceux qui entendaient les nouvelles pouvaient le garder pour soi ou le raconter à d’autres… Vous me voyez venir.
L’église, autre ancêtre notable des réseaux sociaux
Autrefois, on potinait sur le parvis de l’église, on portait ses plus beaux atours et on s’affichait au bras de son promis. Aujourd’hui, on fait tout ça sur les réseaux sociaux.
Autrefois, on chantait dans la chorale. Public assuré. Les ouailles d’antan se rendaient à l’église avec la même ferveur qu’on va voir Madonna sur les Plaines. Aujourd’hui, on chante devant la caméra et on met ça sur MySpace ou sur Facebook, vitrines par excellence du « je-me-moi », bien que les entreprises, tant en B2B qu’en B2C commencent à s’y faire un nid, surtout sur Facebook.
Avec le temps, les réseaux se sont multipliés, souvent avec l’idée de centraliser un nombre limité de fonctions. Mais ces fonctions sont restées les mêmes, ce sont les méthodes qui ont évolué.
« Mais en boutte de ligne, Pépère, t’aurais ben aimé ça, les réseaux sociaux, rapport que les gens ont un brin tendance à y faire leurs sparages. »
Message How sweet it is !
Thanks, Michel! 😉
J’adore votre texte.
J’imagine qu’on peut continuer sur cette lancée:
Les mp sont le chuchotage dans le creux de l’oreille d’antan.
Les pourriels peuvent surement se comparer aux médisances qui empoisonnaient la vie.
Et la pub: les ragots sur la faucheuse à bras du bonhomme du 3e rang ?
Merci, Natacha. 🙂
J’adore vos exemples. Et ce que je retiens de tout ça, c’est que les réseaux sociaux sont un autre bel exemple qui fait prendre tout son sens à l’expression « Plus ça change, plus c’est pareil ».